"Un bébé moineau
Saute avec curiosité
Pour regarder mon coup de pinceau"
Mizuhara Shuoshi (1892-1981)
"Placardée sur la porte d'entrée
La photo
Du chat qui n'est jamais revenu"
Midoriro no Mausu (la Souris Verte)
"Boue
Qui s’écoule
S’éclaircit"
Taneda Santoka (1882-1939)
Youpi ! Les souris vertes bondissent hors de leur tannière et saluent bien bas leurs fidèles lecteurs dans un retour son et lumière fracassant. Il est temps en effet pour elles d'interrompre leur retraite pour venir nous dispenser à nouveau ces conseils si sages dont elles ont le secret, elles qui étaient reparties tranquillement vaquer à leurs occupations de petits muridés avec la conscience du devoir accompli et la certitude que le monde avait entendu leur message. Mais le monde est-il sauvé pour autant ? Les déluges d'octets inutiles se sont-ils enfin taris ? La forêt amazonienne est-elle enfin libre de se régénérer, les mines à ciel ouvert sont-elles enfin fermées face à tous ces datacenters que l'on ne construira plus, toute cette énergie que l'on ne gaspillera plus ?
Que nenni. Au contraire, pendant que nous paressions doucement au rythme des nuits d'été, les projets avancent à grands pas pour nous promettre toujours plus de réseaux déployés, 4G, 5G et tous les G qu'on voudra, nouveau système GPS européen (on ne va tout de même pas laisser les Américains avoir le dernier mot, non ? Nous aussi on peut lancer des centaines de satellites en orbite pour localiser l'entrée d'autoroute ou le salon de coiffure le plus proche), tablettes par millions dans les établissments scolaires, et sans doute beaucoup d'autres bonnes idées qui nous offrent un horizon radieux de consommation d'octets sans besoin.
Il est donc temps pour notre joyeuse équipe de ressortir le bâton de pélerin pour aller prêcher la Bonne Parole Numérique dans un monde où adultes comme enfants ne souhaient vraiment pas entendre qu'il faudrait fermer un peu le robinet numérique. Et pour la rentrée, on attaque de front un sujet qui fait bien mal à la planète malgré son apparente innocuité, j'ai nommé le Vilain Streaming.
Octet, suspends ton vol
Qu'est-ce donc que cet objet au nom barbare que nous nous proposons d'étudier aujourd'hui ? Une technique de saut à ski ? Une méthode de composition de musique électronique ? En tout cas c'est nécessairement très moderne et chic, vu qu'on n'a pas trouvé de manière de traduire cela dans notre bonne langue françoise. Si l'on s'en tient au dictionnaire, cet étrange vocable désignerait dans la langue du Cheikh Spire un flux, ou plutôt quelque chose qui coule à flots. Et c'est bien de flots, gros bouillons et vagues géantes qu'il s'agit, comme nous allons le voir présentement.
En vérité, le streaming est cette petite pratique anodine qui consiste à regarder du contenu multimédia directement à travers le réseau, dans son navigateur ou à l'aide d'une application dédiée. Il n'est pas inutile de rappeler que, bien qu'il se soit répandu comme une traînée de poudre et paraisse aujourd'hui aussi naturel que l'air qu'on respire, cet usage est excessivement récent et aurait été bien impossible à réaliser techniquement il y a plus d'une dizaine d'années. Grâce à une ingénierie toujours plus fûtée et des tuyaux informatiques toujours plus gros, nous sommes maintenant en mesure de réaliser cette prouesse les doigts dans le nez et les yeux fermés, du soir au matin, et ainsi de regarder un film ou d'écouter une musique qui se trouvent stockés à des milliers de kilomètres. Formidable !
Malheureusement, comme beaucoup de promesses numériques qui semblent fleurer bon la liberté insouciante du consommateur ravi, cette proposition apparemment charmante cache un squelette de taille conséquente dans le placard (la taille mammouth plutôt que petite souris verte, dieu merci pour elles). Pour le dire sans détour, le streaming est probablement ce que l'on a inventé dernièrement de plus intense en consommation de ressources de tout poil : réseau, stockage, temps processeur, tout y passe, et pour une fois d'ailleurs, aussi bien sur les gros serveurs mondialisés que sur votre petit ordinateur personnel. Comment est-ce donc possible ? Allez, changeons de paragraphe pour essayer de comprendre tout cela.
Difficulté de la livraison à domicile
Que se passe-t-il rééllement lorsque nous appuyons innocemment sur le petit bouton pour lancer la vidéo qui créé le buzz du moment ? Eh bien, c'est le branle-bas de combat du côté du serveur GoopleSoftBook que nous interrogeons, car il doit se préparer à servir pendant une durée importante du contenu multimédia bien volumineux. Après quelques échanges de politesse avec votre ordinateur (ou tout appareil numérique de votre choix qui permet ce haut niveau de technologie), le serveur va vous dispenser la vidéo par petit morceau, pendant que vous les regardez au fur et à mesure. Et c'est là que le numéro de funambuliste est particulièrement délicat, car il s'agit de faire en sorte que votre lecture ne s'interrompe pas en permanence pour attendre le petit morceau suivant, sans quoi vous allez vite vous lasser et retourner à la cueillette de champignons sans avoir vu ce petit numéro burlesque que tout le monde s'arrache ces jours-ci, ou plutôt ces heures-ci.
Vous comprenez maintenant la difficulté que pose le streaming, qui doit assurer une lecture continue dans des conditions adverses où tous les paramètres sont fluctuants (bande passante réseau, latence avec les différents utilisateurs, activité des serveurs, nombre de personnes demandant la même vidéo, paquets perdus, etc). Dans ces conditions, on ne peut que saluer l'inventivité des informaticiens qui ont permis ces prouesses par des techniques de transfert toujours plus sophistiquées. Mais en vérité, bien plus qu'au génie de l'humanité, c'est surtout au fait qu'on ne compte pas à la dépense qu'on doit cette belle réalisation. Le streaming impose des exigences sur la qualité des liens réseaux et la taille des gros tuyaux de communication sans commune mesure avec toute autre utilisation d'internet, et c'est bien pour cet usage seul qu'aujourd'hui on nous vend toujours plus de bande passante, de la 15G et des connexions par la fibre optique toujours plus mirifiques. Car, sachez-le, le fait de relever son courrier électronique ou de consulter l'extraordinaire blog des souris vertes, même 100 fois par jour, ne permettraient pas cette escalade numérique du Besoin qui Grossit. C'est bien la promesse de la télévision par internet, de la vidéo à la demande, de l'écoute musicale illimitée qui nous pousse vers cet avenir radieux.
Une petite souris à ma droite me demande d'enfoncer encore un peu le clou. Il faut dire qu'aux Souris Vertes, nous sommes positivement effrayés par le développement incontrôlé du Streaming Partout, car nous y voyons le futur de ces milliers de datacenters qui consomment plus que des villes (occidentales) de 50 000 habitants pour le plaisir relatif de passer son temps à voir du contenu marrant ou curieux, autant dire toute expérience que vous auriez pu faire à moindre frais en vous asseyant un moment sur le premier banc public venu. Ah oui, le clou, le clou, on me rappelle en me mordillant la jambe.
Bon, résumons donc, le Streaming c'est mal, vilain et méchant tout à la fois parce que :
- ça nécessite des infrastructures réseau De Maboul, avec des liens de qualité incroyable, et ce jusqu'à votre salon (donc votre propre connexion internet doit être bien robuste).
- ça entraîne des besoins de stockage pharaoniques, pour stocker ces petites vidéos que vous filmez en un clin d'oeil sur des dizaines de serveurs différents afin qu'elles soient disponibles de partout et pour tous.
- ça demande des serveurs particulièrement performants et en grand nombre, capables de servir du contenu multimédia à tout moment et quel que soit le nombre de personnes en demande.
- ça met un serveur distant et votre ordinateur en état d'alerte maximal pendant la lecture multimédia : la gestion casse-tête par petits paquets et la décompression des flux fait bien travailler les processeurs.
- ça occupe la majeure partie de la bande passante réseau internet. Pour une vidéo regardée ou un disque écouté, vous consommez sans doute plus que le reste de votre consultation internet mensuelle, voire annuelle en fonction du format de compression. Eh oui.
Conclure sans désespérer
Gloups. Décidément, le Professeur Souriso continue à nous étonner par l'universalité de sa maxime dans le domaine numérique, "Petit Confort entraîne Grosse Dépense". Elle est d'une acuité particulière quand il s'agit de parler du streaming, car si on se gardera bien de mesurer le confort additionnel que vous apporte cette innovation fascinante (les souris vertes cachent bien leur enthousiasme, mais elles ne représentent pas forcément la majorité des habitants de la planète sur ces questions), on voit que côté dépense à gogo, le streaming se pose là. En terme de gaspillage de ressources informatiques, c'est sans doute le candidat le plus prometteur des années à venir.
Que faire donc ? Allons nous donc nous interdire de regarder des vidéos ou d'écouter de la musique sur internet ? A vrai dire, baisser un peu la consommation frénétique de contenu multimédia serait sans doute une bonne idée, surtout quand on a déjà tant d'autres moyens d'y avoir accès (cinéma, médiathèque, prêt entre amis, etc). Et passer un peu moins de temps à regarder des écrans et un peu plus à regarder les nuages serait sans doute bénéfique aussi bien aux personnes qu'à la planète. Mais, il est vrai qu'il serait dommage de se priver totalement de toute cette richesse de ressources disponibles à travers nos réseaux. Dans ce cas, et sans hésitation, on choisira dès que possible de télécharger le contenu pour le visionner sur sa machine. Ceci consommera de la bande passante, bien sûr, mais pendant un temps bien plus court et avec des contraintes sur la qualité des réseaux nettement moindres, sachant que vous saurez prendre votre mal en patience si le fichier met quelques secondes ou minutes de plus à se télécharger qu'à un autre moment.
Bien évidemment, le fait de parler de téléchargement n'est pas un appel vibrant au piratage de contenu de tout poil, sachant qu'aux souris vertes on considère que tout travail de qualité mérite rémunération, et que tout ce qui est gratuit sans être explicitement offert est généralement suspect de coûts cachés que vous assumez par ailleurs, en terme fiscal, social ou environnemental. Cela dit, pour les grand sites de streaming qui semblent s'assoir assez gentiment sur les notions de droits d'auteur, on pourra leur rendre la monnaie de leur pièce en trouvant des convertisseurs qui permettent de rapatrier le contenu multimédia sur votre machine et au format que vous préférez. Il en existe même en ligne, comme celui-ci par exemple. Cette solution n'est pas optimale car on fait alors travailler un deuxième serveur pour notre besoin, mais si on en garde un usage raisonnable on peut très bien s'en contenter.
Bien, il est temps de se quitter sur ce Petit Geste de rentrée des classes d'une efficacité remarquable dans la préservation du futur de l'espèce humaine et du reste de la galaxie. On remercie bien fort la souris vertes à lunettes pour son choix éditorial de rentrée d'une grande pertinence, et on acclame toutes nos gentilles souris qui courent rejoindre leur petit pré, en attendant avec impatience d'autres discussions passionnantes pour sauver le monde !
"Si seulement venait le printemps -
Dans mon coeur déjà
Fleurit le cerisier"
Takarai Kikaku (1661-1707)
Nous reprenons aujourd'hui le fil de notre Grand Dossier du Moment pour aborder un thème qui manquait à notre collection de services à se rendre soi-même en matière informatique. Mainte fois abordée, jamais vraiment traitée, la réinstallation d'un système est un nerf vital de notre savoir-faire numérique, celui par lequel nous pouvons nous affranchir de la grosse industrie du matériel qui brille, autant que des rituels d'exorcisme complexes des professionnels du dépannage informatique.
Vous l'aurez deviné à la présentation générale de cette modeste entreprise de partage de connaissance que constitue notre espace de discussion (à sens unique, il faut le dire, mais nous discutons avec nous-même et polémiquons à toute force entre souris vertes aussi), il n'entre pas dans notre projet de conquérir l'univers dans le domaine prolifique du tutoriel informatique. Aussi, bien que le sujet mériterait amplement force explications pédagogiques et détaillées, captures d'écran et astuces pour les néophytes, nous allons assumer le caractère excessivement lacunaire de cet article en vous référant pour les opérations de clic-clic à la vaste littérature disponible dans l'internet mondial et traitant du sujet, avec plus ou moins de bonheur il faut le dire.
De quoi diable allons nous bien pouvoir parler si l'on est résolument décidé à ne pas mettre les mains dans le cambouis pour soulever le capot et commencer à triturer les soupapes à grand coup de clé de douze ? C'est que, figurez-vous, réinstaller un système est une opération que tout le monde peut faire chez soi et sans risque pour la santé, mais à condition tout de même de ne pas s'y prendre n'importe comment et sans un minimum de préparation. Nous allons donc dispenser au bon peuple quelques menus conseils qui lui éviteront d'y passer une semaine ou de commettre quelques bévues irréparables dans l'opération.
Etape 1 : je me procure un support contenant le système à installer
Ne riez pas, car cette étape est de loin celle qui consomme le plus de temps lorsque l'on ne l'a pas anticipée. Quel que soit le système que vous choisissez, et l'on se rappellera à cet égard la longue liste des possibilités déjà énoncées dans nos articles précédents, il va bien falloir vous procurer le média d'où on l'extraira pour le mettre dans votre belle machine.
Le temps de la disquette et des films magnétiques étant révolu, ce fameux support sera soit un CD-ROM, ou DVD-ROM (quelqu'un fait encore la différence à part la souris à lunette qui me tape sur l'épaule ?), soit une clé USB, soit une partition dédiée de votre disque dur.
Commençons par l'option la plus simple : vous possédez un CDVD-ROM qui vous a été fourni, avec la petite licence qui l'accompagne gentiment, et pour couronner le tout votre ordinateur possède un lecteur de CDVD. Heureux élu, vous voilà paré pour passer au paragraphe suivant et vous éviter ainsi maints tracas. Malheureusement, cette situation est à peu près aussi probable de nos jours que le fait de remporter la grosse cagnotte du loto en ayant omis d'acheter son billet, étant donné que la plupart des ordinateurs portables sont trop minces pour être équipés d'un lecteur CD, et de toute manière ce type de support est désormais tellement en désuétude que plus aucun fabricant ne s'embarrasse de vous en fournir un exemplaire avec votre machine.
Toutefois, si vous avez acquis votre ordinateur tout fait-tout prêt avec le système préinstallé, et les tonnes de merdouilles imposées au passage, il y a fort à parier que le fabricant ait installé une partition de votre disque dur permettant de réinstaller le système à neuf. Cette partition peut être cachée, donc pour y accéder il faudra soit être attentif aux messages qui sont affichés au démarrage de la machine, soit vous tourner vers la documentation de votre appareil qui doit vous indiquer la marche à suivre pour l'activer. Bien évidemment, ceci suppose que vous n'avez pas supprimé purement et simplement cette partition en jouant à partitionner votre disque sur les conseils avisés des souris vertes. Personnellement, nous préférons généralement dégager ce genre de béquille qui vous mange une portion non négligeable d'espace disque, mais c'est aussi parce que savons nous en passer, nous ne conseillons pas ces attitudes radicales à tout un chacun qui ne souhaite pas s'instruire plus que de raison dans l'art délicat de réinstaller 76 fois son système d'affilée.
Si vous êtes toujours à lire ce paragraphe, c'est que vous voilà forcé d'aller courir la pampa à la recherche d'une copie de votre système. S'il s'agit d'un système open-source comme Linux ou BSD, aucun problème, on pourra sans problème télécharger une image et la graver nous-même. Vous avons-nous déjà vanté les mérites de Linux Mint par exemple ? Oui, trois fois oui, eh bien voici toujours un exemple de ce que ces systèmes sympathiques font pour vous simplifier la vie. Pour ceux qui utilisent un système propriétaire comme Mac Os ou Windows, eh bien là il faudra passer par des alternatives douteuses sur lesquelles nous ne nous étendrons pas. Quand bien même vous auriez une licence en bonne et due forme, il vous faudra travailler un peu pour trouver une image de la version qui correspond à ce que vous aviez initialement, car bien que tout se ressemble furieusement entre la SuperPro et la YoupiFamily Edition, votre clé refusera obstinément de fonctionner si vous n'avez pas exactement le bon label.
Bon, mais même à supposer que nous finissions par trouver une image disque de notre système (en général au format ISO, un format de disque virtuel que l'on peut graver sur DVD), comment allons-nous utiliser ce gros fichier si nous ne disposons pas d'un lecteur-graveur pour finir l'opération ? Pas de panique, il est possible, et réjouissez-vous sans frein car cela n'a pas toujours été le cas, de graver ledit système sur une clé USB, chose que vous aurez probablement sous la main ou que vous pourrez vous procurer à moindre frais. Un disque dur externe fait aussi l'affaire, mais ça serait dommage de l'utiliser à cette fin car on n'a en général pas besoin d'un aussi gros outil pour un petit CD d'installation de rien du tout.
Cela dit, vous n'êtes pas encore tout à fait au bout de vos peines car graver une image disque sur une clé USB n'est pas aussi simple qu'il y paraît : copier le fichier ne fonctionnera pas, tout simplement. Il faut en fait que la clé soit reconnue comme un système démarrable, ce qui nécessite d'utiliser un logiciel qui sait écrire ce qu'il faut où il faut, et comme il le faut. Et, il faut le dire, cette catégorie de logiciels étant rien moins que fiable, vous aurez parfois des déconvenues. Si le système installé sur la clé refuse avec entêtement de démarrer, recommencez avec un autre logiciel jusqu'à ce que cela fonctionne. Le choix ne manque pas, citons Unetbootin sous toute plateforme, LinuxLive USB Creator si vous êtes sous Linux, ou encore Win32 Disk Image sous Windows. Les plus aventuriers pourront aller saluer MultiBootUSB, qui permet de mettre plusieurs installeurs sur la même clé. C'est très pratique pour faire une clé USB couteau suisse qui contient différents installeurs, live CDs et autres fichiers de dépannage, mais soyez prévenu que tous les systèmes d'exploitation ne fonctionneront pas nécessairement par cette méthode.
Vous avez dû remarquer que, pour pouvoir résintaller votre système, il vous faut un accès à une autre machine ? Pour télécharger l'image, la graver, etc. De manière générale, il est nécessaire de toujours vous munir d'un ordinateur de secours, quitte à vous en faire prêter un le temps de l'opération, ne serait-ce que pour consulter internet en cas de grosse hésitation sur la marche à suivre.
Bon, maintenant que vous avez le support approprié prêt à l'emploi (je vous avais prévenu que c'était du boulot), on va pouvoir se lancer dans la réinstallation en deux temps trois mouvements. Mais pas si vite ! Déjà il vous faudra vous assurer que la machine démarre bien sur ledit support, ce que vous devrez sans doute faire en allant dans le BIOS, le programme tout moche qui s'affiche en premier au démarrage de la machine et vous invite à appuyer sur une combinaison de touches quelconque, F2, F8, Suppr ou je ne sais quoi. Une fois là-dedans, surtout on ne touche à rien, on cherche simplement les options de boot et on met en premier le lecteur DVD ou la clé USB chérie, on redémarre et hop c'est parti. Mais, de toute manière, avant d'en arriver là, il va nous falloir nous assoir un moment au calme avec un papier et un crayon, si si, non pas pour dessiner des souris vertes mais bien pour réfléchir un peu calmement avant d'envoyer le bulldozer au milieu du jardin.
Etape 2 : je liste les programmes installés
Arrivé à cette étape cruciale, on peut remercier chaleureusement les souris vertes de ne pas nous laisser foncer dans la mêlée la tête baissée et sans préparation. En effet, il est important de bien penser que vous n'allez pas simplement devoir réinstaller le système, mais aussi les applications que vous utilisez régulièrement. Et il est généralement bien difficile de se rappeler après coup de tous les mirifiques petits programmes dont on se sert sans en avoir conscience, mais qui vous manqueront cruellement sur un système vierge.
On prendra donc un peu de temps pour dresser la liste des programmes installés sur votre machine, et je suis sûr que vous saurez le faire sans notre aide. On pourra même en profiter pour faire un peu de ménage et ne pas réinstaller des choses manifestement inutiles ou périmées. Et c'est tout. Si si. Quand je pense qu'on me dit qu'on ne sait pas faire court aux souris vertes. Paragraphe suivant !
Etape 3 : je sauvegarde mes données
Cette étape est tout spécialement réservée aux personnes qui n'ont pas encore mis en oeuvre les avalanches de bon conseils sur le sujet dont est parsemé notre dossier. Si vous n'aviez pas encore sauvegardé vos précieuses données, il est plus que temps de le faire. Et pas sur le disque ou la partition du disque que vous allez effacer, cela va sans dire. Si vous pouvez vous en procurer un même temporairement, un disque dur externe serait votre compagnon idéal pour prévenir tout risque de Grosse Bêtise Irréparable. A vous de voir en fonction de votre confiance et de votre niveau d'expertise.
On rappelle tout de même à bon entendeur que les données en question concernent aussi les préférences des applications que l'on utilise de manière un peu intensive, souvent stockées dans un répertore à identifier et mettre dans un petit coin. On ne traîne pas davantage sur cette étape, vu les tartines que nous lui avons déjà consacrées, mais n'oubliez pas d'aller relire l'excellent article qui en traite !
Etape 3 bis : je récupère programmes d'installation et pilotes
Cette étape est faculative pour la plupart des systèmes qui reconnaissent facilement votre matériel et proposent des procédures d'installation standardisées, mais vous sauvera la vie si vous utilisez un système récalcitrant comme Windows, encore lui. En effet, une fois réinstallé, il est plus que probable qu'il aura du mal à faire fonctionner autre chose que la souris, et qu'il vous faudra vous assoir temporairement sur l'accès au réseau ou l'affichage de votre écran en caractères de moins de 10cm de large. Plutôt que de vous arracher copieusement les cheveux à ce stade et devoir appeler à l'aide, il vaut mieux avoir anticipé cette petite rigolade et avoir récupéré au préalable tous les pilotes de votre ordinateur, ainsi que les programmes d'installation de quelques logiciels bien utiles, comme le navigateur ou le décompresseur d'archives, voire de toutes vos applications si vous ne voulez pas vous embêter à les chercher plus tard.
Il en va pour les pilotes comme pour le système lui-même : soit vous avez la chance de les avoir sur un support déjà prêt, soit il va vous falloir courir l'internet pour essayer d'en récupérer une version à jour et correspondant à votre matériel. Bonne chance ! Les souris vertes recommandent fortement de les garder bien au chaud et pour longtemps une fois que vous avez le tout sous la main, car plus votre matériel prend de l'âge et moins vous aurez de chance de trouver facilement, voire tout court, les pilotes nécessaires à son fonctionnement.
Etape 4 : je lance l'installeur et zou
Eh bien, nous voilà enfin parés pour entrer dans le vif du sujet. En vérité, cette étape qui effraie tant de monde est simple et sans ambage, c'est tout le reste qui est compliqué. Clic, je choisis ma langue, clic j'annonce que je m'appelle Tintin et ma machine Milou, et que oui, je veux bien réinstaller le système, oui vraiment oui. Clic.
La seule étape où il faut être parfaitement réveillé est celle du choix du disque ou de la partition d'installation. Si vous avez un seul disque et juste le système dessus, vous pouvez y aller sans crainte, mais si vous avez adopté les pratiques des souris vertes, et que vous avez des disques ou des partitions supplémentaires avec vos belles données bien proprement rangées, il faudra prendre bien garde à ne surtout rien installer dessus. Pas de panique, mais ne vous endormez pas en cliquant machinalement écran après écran pendant l'installation, c'est tout.
Bon, le système est en train de s'installer, ça peut être long mais on peut en profiter pour se faire une petite séance de haïkus par exemple. Tiens, en voilà un rien que pour vous :
"Feu de forêt
Tout un monde qui meurt
Appelé à renaître"
Midoriro no Mausu (la Souris Verte)
Bon, le système est réinstallé, c'est là que les choses sérieuses commencent. Afin de retrouver rapidement notre environnement de travail habituel, et de ne pas pester pendant des semaines qu'il manque gnagna à tructruc, on va finir le travail proprement et une bonne fois pour toutes.
Pour ce faire, on procède par étapes et sans aller trop vite :
- on commence par réinstaller les pilotes de notre matériel si c'est nécessaire. C'est le minimum vital, sans eux, l'écran est tout flou, on n'a pas d'accès internet, les clés usb ne sont pas correctement reconnues, et tout un tas d'autres petites surprises joyeuses qui vous donneront envie de lancer le tout par la fenêtre. On n'oublie pas de redémarrer, n'est-ce pas.
- si l'on est une petite souris de niveau ceinture verte, et qu'on l'a bien assimilié les précédents articles de notre dossier, on profite du fait que le système est encore tout frais pour le reconfigurer aux petits oignons en désactivant tout un tas d'options par défaut consommatoires et inutiles. On peut encore redémarrer, allez zou.
- on lance les mises à jour du système, s'il y en a. Il faudra sans doute un peu de patience, des fois cette étape est bien plus longue que l'installation proprement dite. Bon, en même temps on n'est pas obligé de rester devant son écran non plus, rien n'interdit d'aller regarder quelques fleurs en attendant. Et devinez quoi ? Oui, on redémarre...
- on réinstalle les programmes. C'est là que notre petite liste précédente nous est bien utile, ainsi que les installeurs tout prêts si vous les avez téléchargés à l'avance. On en profite pour remettre également les préférences pour les applications quand on a prévu le coup (souvent juste un dossier à recopier au bon endroit). On peut se passer de redémarrer, mais si vous y avez pris goût ne vous privez surtout pas, nous n'allons pas vous frustrer pour si peu.
- on réinstalle les données s'il y a lieu. Si elles sont sur un autre disque ou un autre partition, normalement elles sont déjà là à vous accueillir les bras ouverts.
Et voilà, notre machine est maintenant propre comme un sou neuf, guillerette comme au premier jour, et en plus tout est là pour nous permettre de mener nos activités quotidiennes comme avant. Youpi !
Etape 7 : j'éteins mon ordinateur et je vais faire un tour
Si vous êtes arrivés à cette étape, c'est que vous êtes sorti de la boucle infinie de la mauvaise réinstallation qu'il faut sans cesse recommencer, et que vous êtes content de votre travail. Félicitations ! Vous voilà au terme de notre petit périple de réinstallation.
Simple, sans difficulté excessive ni risque de tour de rein, cette petite gymnastique est à la portée de tous et devrait faire partie du programme d'hygiène régulier de tout matériel informatique, au minimum une fois tous les deux ou trois ans, voire avec une période bien plus courte si l'on n'est pas encore passé expert dans l'art d'éviter les gestes imprudents qui plombent le système à coup sûr.
Nous voilà ainsi prêts à aborder la suite du programme, à savoir aller faire un tour pour se détendre, puis revenir bien vite consulter la suite de notre passionnant dossier. Hum, les souris autour de moi arborent un air exaspéré : ce n'était donc pas le dernier article du lot ? Eh bien non, pas du tout, mais nous l'annonçons solennellement et à la cantonnade, le prochain article signera la fin de l'Enorme Dossier de super secours aux ordis en peine. Et, pour maintenir le suspense, nous n'en dévoilons pas le contenu. On a hâte d'y être !